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Niger : Les enjeux d’une succession annoncée

Posted on 2019/05/31

Tout se met en place pour qu’en 2021, un nouveau président succède à Issoufou Mahamadou à la tête du Niger. Les principaux partis ont désigné leurs candidats, les uniformes des militants à leurs effigies ont fait leurs apparitions, les attaques nauséabondes contre le candidat favori sont diffusées sur les médias sociaux…II n’est donc pas prématuré de proposer un point[1] <#_ftn1> de la situation actuelle du pays pour débattre des déterminants de notre avenir à moyen et long terme. A court terme l’embrasement sécuritaire de la région[2] <#_ftn2> reste à la fois l’urgence et la priorité absolue[3] <#_ftn3>. Quels peuvent être les termes d’un tel débat, si l’on admet qu’il faut partir de quelques faits parmi les plus importants, afin d’identifier des changements nécessaires pour ajuster la trajectoire et accélérer le cheminement vers une situation préférable pour tous.

* Les fondamentaux de la situation qui prévaut en trois « faits stylisés ».*

En plus des conflits armés et, en partie au moins, comme cause sous-jacente de leur persistance et/ou leur aggravation conjoncturelle au Sahel, on peut relever au moins trois faits significatifs pour le Niger.

*1. Une pauvreté qui persiste plus que nulle part ailleurs.* Plus de 44% des nigériens vivent encore avec moins de 1.90 $ par jour[4] <#_ftn4> (contre 10% des personnes dans le monde et 41% en Afrique au Sud du Sahara) et si on utilise l’Indice de pauvreté multidimensionnelle[5] <#_ftn5> ce sont 89% des nigériens (contre 23% des personnes dans le monde et 58% au Sud du Sahara) qui vivent dans la pauvreté. Malgré tous les efforts consentis et quelques résultats depuis 2000, le revenu par tête de 2017 est encore et de loin inférieur à son niveau à l’indépendance en 1960 (396 $US contre plus de 600). L’existence de la majorité des nigériens se réduit à une lutte quotidienne pour la survie, sans perspective d’en sortir avant plusieurs générations. Nous avons un niveau de vie, un niveau d’éducation et une espérance de vie à la naissance parmi les moins enviables du monde. C’est ce que nous rappelle chaque année la publication de l’Indice sur le développement Humain (IDH) du PNUD.

*2. Une démocratie imparfaite mais surtout inefficace. *Si, comme le revendique le gouvernement sortant, le pays ne connaît plus de famine après chaque épisode de sécheresse, on pourrait en déduire, en invoquant Sen, que la démocratie est désormais fonctionnelle. Hélas, les mesures les plus récentes du fonctionnement de l’état de droit et de la démocratie décrivent notre pays comme étant un régime autoritaire depuis au moins 2008 (Economic Intelligence Unit), ou partiellement libre (Freedom House). Ces évaluations reflètent autant, voire davantage, la faiblesse des institutions, notamment du judiciaire et de l’exécutif, que l’exercice liberticide du pouvoir par les régimes en place. L’état nigérien s’est en effet fragilisé continuellement depuis presque trente ans et, malgré la démocratisation de l’espace politique, l’action publique est de moins en moins efficace. Les indicateurs de recettes fiscales, parmi les plus faibles de l’UEMOA, en termes de ratio de recettes au PIB ou d’effort fiscal mesurée de façon plus fine[6] <#_ftn6>, et la piètre performance de la dépense publique, que ce soient les dépenses d’infrastructures comme génératrices d’emploi ou les dépenses d’éducation pour accroître la durée moyenne d’éducation[7] <#_ftn7> en attestent éloquemment. L’affaiblissement de l’état nourrit, indirectement mais indiscutablement, la violence armée, qui se répand à presque tout le territoire, même s’il y a, bien évidemment, des causes régionales et géopolitiques.

3. *Une cohésion sociale soumise à une érosion dangereuse. *Les relations entre groupes politiques partisans, entre différentes communautés (les conflits entre éleveurs et agriculteurs se règlent désormais à la Kalachnikov), entre la société civile et les gouvernants et même entre les populations et le gouvernement, semblent s’éloigner chaque jour un peu plus, de ce qui relève de l’exercice de la citoyenneté dans un état de droit. II n’y a franchement plus l’ombre d’un récit fédérateur ou d’un roman national pointant vers un repère supérieur, autre que le discours religieux. Même la rhétorique patriotique de la première république (construction nationale) et du premier régime militaire (nationalisme véhément de Kountché) ont disparu du discours public pour laisser la place à des invectives ethnocentriques minables propagées sur What’s up. Qui ne voit pas que cela facilite, indirectement mais incontestablement, la tâche de ceux qui nourrissent le projet mortifère de destruction de la République ?

Si l’on peut s’accorder sur ces faits, il sera aussi possible, sans ignorer les considérations d’économie politique susceptible de motiver le choix entre offres politiques concurrentes, d’identifier les facteurs porteurs de péril collectif et qu’il faut endiguer et quelques pistes vers une prospérité à la fois plus réelle et plus partagée. Avant de continuer, explicitons un peu plus les trois fondamentaux que nous avons suggéré ci-dessus.

- La pauvreté. La lutte contre la pauvreté demeurera un objectif nécessaire des politiques publiques sous peine de voir la misère de la majorité des populations emporter tout. II est vrai que l’adversaire peut sembler invincible car la plupart des programmes et projets mis en œuvre n’ont pas marché, chez nous. Une réduction de la pauvreté sera aussi un moyen, par lequel nous pourrions devenir un marché et joindre la globalisation, car la faiblesse des ressources effectivement disponibles pour chaque personne (au-delà des richesses du sous-sol, avérées ou espérées, mais non exploitées) est en effet « la contrainte suprême », celle qui s’impose à nos initiatives les plus créatives et entrave nos ambitions les plus audacieuses. Lutter contre la pauvreté c’est essentiellement susciter et maintenir une hausse du revenu par tête. II y a de nombreuses stratégies envisageables pour y arriver, mais aucune ne dispense d’observer quelques règles, dont la plus impérative est très simple et connue depuis bien longtemps qui prescrit que : «Il faut respecter un grand principe pour augmenter la richesse d'une nation :ceux qui la produisent doivent être nombreux ; ceux qui la consomment peu nombreux ; ceux qui la créent doivent être rapides ; ceux qui l'utilisent doivent être lents. Alors seulement, la richesse sera toujours suffisante. » (Confucius) [8] <#_ftn8> . Au Niger, malgré quelques épisodes trop rares de hausse (comme entre 2012-2017 avec +2,2%, à la faveur d’une série de bonnes saisons pluvieuses et d’investissements publics massifs)[9] <#_ftn9>, la hausse de la richesse produite par tête, est encore trop lente, plombée qu’elle est par la croissance foudroyante (+ 3.9%) du nombre de « ceux qui la consomment ».

- L’appareil étatique. La généralisation de l’insécurité entraîne un déclin de la pertinence même de l’état, dont la fragilisation est en passe d’atteindre un point de non-retour. Nous ne sommes pas les seuls, mais sans un minimum d’effectivité de l’état, il n’y a pas de stratégie de développement possible, faute de transmission efficace des choix de politique économique ou sectorielles aux agents économiques. Notre pays est une création coloniale somme toute récente, à l’échelle de l’histoire des peuples qui y vivent. Pour autant, il n’y a pas d’entité politique alternative viable à la République et la volonté des différentes communautés de coexister à l’intérieur des frontières actuelles n’est désormais contesté par personne. Le défi du gouvernement dont la légitimité est reconnue par tous, à l’exception des groupes armés jihadistes, est donc de se doter de l’autorité c’est-à-dire de la force nécessaire pour imposer le primat de la loi commune et des capacités d’assurer à tous les biens publics qu’il a le devoir de garantir à ces citoyens. La sécurité des personnes est, de tous les biens publics, le plus précieux pour chacun et le plus incertain actuellement dans notre pays.

- La communauté de destin. II est essentiel que les nigériens puissent s’imaginer un avenir collectif qui ne soit pas seulement le paradis (que chacun a le droit de souhaiter pour lui-même dans l’au-delà), mais quelque chose de réalisable, du vivant de tous, un destin commun à construire, pas juste une espérance. C’est moins tangible mais tout aussi fondamental comme point de départ d’une nouvelle donne, dans laquelle faire la politique est un ralliement à un projet collectif, non la poursuite de gains individuels immédiats. II nous faut par conséquent un narratif nouveau, qui propose une vision et un avenir attrayant. Le Rwanda, nous dit-on, a recommencé par là, après le génocide. II faudrait en quelque sorte réhabiliter la République pour éviter que la démocratie ne se réduise à un populisme obscurantiste rejoignant le poujadisme tonitruant de quelques activistes, parfois incultes, et presque toujours intoxiqués par des discours complotistes, qui s’impose comme l’unique forme de débat public.

*Les contraintes à desserrer impérativement pour désamorcer une dynamique funeste*

Le Niger adhère à un nombre considérable d’objectifs mondiaux, internationaux ou régionaux de développement économique et social et de sauvegarde de l’environnement. Ni la cohérence ni même la faisabilité de ces objectifs pour notre pays ne sont avérés, mais l’on ne peut pas les ignorer totalement. La combinaison de ces objectifs en programme, le dosage des politiques pour y arriver, le séquençage des actions, la priorisation dans l’allocation des ressources etc. relèvent de la stratégie choisie par les acteurs politiques. Mais il y a deux problèmes dont le traitement n’est pas optionnel, pour qui veut véritablement changer la trajectoire décadente du pays. L’explosion démographique par la maîtrise de la fécondité et la marginalisation de l’état par une revitalisation de l’administration publique

1.La transition démographique. L’économie, l’écologie et l’équité vis-à-vis des générations futures requièrent que celle-ci s’amorce aussi rapidement que possible. Avec 7 enfants par femme, il n’est juste pas d’espace fiscal pour la moindre politique de développement, ni d’épargne possible pour investir. II semble qu’il y a des signaux optimistes, que la fécondité fléchit, il faudra accélérer le mouvement par une politique vigoureuse de contrôle des naissances, ciblant directement les femmes et pas seulement quelques actions timides et incertaines d’espacement des naissances. La religion n’est qu’un alibi pour s’y opposer, la viabilité d’une éducation de qualité, l’accès universel à un paquet minimum de services de santé et donc la formation d’un capital humain productif en dépendent de façon cruciale.

2. L’effectivité de l’Etat. Vu la taille du territoire et la population du pays, la présence minimale indispensable de l’état, n’est possible que si l’on modernise l’administration publique, en recourant aux outils et aux méthodes utilisant les technologies les plus avancées. Il faudra aussi mobiliser davantage ceux qui travaillent pour l’état afin qu’eux-mêmes mobilisent les ressources fiscales et administrent mieux la dépense publique pour assurer des services aux populations. L’idéal serait une fiscalité à base large, mais équitable, qui conjugue l’obligation citoyenne de participer aux charges communes à la solidarité entre groupes sociaux et entre générations comme base de l’allocation des ressources publiques. On en est loin[10] <#_ftn10>. Réaliser de telles réformes suppose que l’on repense aussi le système d’incitation, le recrutement et la gestion des personnels publics, avec comme règle d’or la subsidiarité dans la plupart des secteurs. Enfin un véritable réarmement moral des fonctionnaires est nécessaire (mais évidemment insuffisant), pour éradiquer et la corruption et les « comportements non observants »[11] <#_ftn11>, tolérés et destructeurs.

*Les risques à prendre pour changer le cours des choses*

Nous ne pouvons plus nous satisfaire de « cadrage macroéconomique irréprochable » ou de « partenariats-publics-privés gagnant-gagnant ». On aura toujours besoin de secteur privé, mais il faudra nous aventurer sur des chantiers risqués, être impopulaires auprès de la « communauté internationale » et même s’en affranchir parfois, comme l’a fait récemment le Ghana, pour nous donner une chance de nous en sortir. J’entrevois trois de ces pistes prometteuses, et il y en a certainement d’autres.

-L’éducation. Parier sur la qualité et ne plus se soucier de doper les statistiques de scolarisation pour réaliser sur le papier quelques objectifs globaux. Pour être productif, utiles à eux-mêmes et à la collectivité, les enfants doivent pouvoir accéder à une éducation de base de très bonne qualité et qui les prépare à une formation technique et professionnelle elle-même qualifiante et pointue, de façon à accroitre leur productivité future. On n’a pas encore les moyens de l’assurer à tous, par les méthodes en usage, mais on pourrait le faire pour une masse critique suffisante si on utilisait mieux nos ressources limitées, au lieu du saupoudrage tapageux mais stérile. Cuba par exemple a bâti un système éducatif performant avec des ressources très réduites. La poussée des jeunes pose un problème d’abord et avant tout, parce que l’on ne peut leur offrir cette éducation, afin qu’une proportion significative passe progressivement de « bouche à nourrir » à une main d’œuvre hautement productive et donc employable. On ne peut y arriver en recourant à des inputs de mauvaise qualité (volontaires et contractuels semi-analphabètes, dont le seul atout est le faible coût, et qui ne sont ni motivés ni outillés pour transmettre un savoir qu’ils n’ont du reste jamais reçu eux-mêmes). II faudrait aussi revoir la formation technique qui semble parfois déconnectée de l’économie réelle et l’enseignement supérieur pour qu’il produise davantage de diplômés immédiatement opérationnels et pas seulement pour le secteur public. II n’y a rien d’humiliant à professionnaliser l’Université de nos jours. Privilégier clairement et ouvertement la qualité peut déclencher une dynamique de croissance et de progrès qui bénéficiera à tous.

-Le numérique. Les applications à l’état civil, à l’inclusion financière, au ciblage de bénéficiaires des programmes sociaux, au recensement des opérateurs du secteur informel et à leur fiscalisation, à toutes les suretés qui nécessitent une identification biométrique, au partage rapide d’informations y compris des images, au cadastre et donc à la sécurité des transactions foncières, à la levée de nombreuses contraintes qui grèvent l’efficacité ou l’efficience de projets, sont autant de possibilités de « raccourci » que nous devrions exploiter. Le numérique est aussi un instrument puissant pour éduquer et une option d’inclusion pour la majorité d’adultes illettrés. Les villageois utilisent what’s up pour échanger des messages vocaux, par-dessus l’Atlantique, il est possible de s’en servir pour beaucoup d’autres choses.

-L’équité de genre. Donner des droits instrumentaux aux femmes, au-delà d’affirmer leurs droits constitutifs est crucial. Eduquer les filles est évidement essentiel, mais il est aussi nécessaire de renforcer leur capacité d’agir par tous les moyens disponibles. Les domaines sont nombreux. Ce sont les femmes qui portent les enfants et la politique de maîtrise de la fécondité devra les cibler directement, sans intermédiaires. Ce sont elles qui sont victimes de mariage précoce, il faut leur donner le droit de s’y opposer. Toutes les expériences de cash Transfer concluent que c’est plus efficace lorsque ce sont les femmes qui les reçoivent, pourquoi avons-nous besoin de comités villageois où elles ne sont pas présentes (ou seulement comme figurantes) ou l’intermédiation de « structures », dont l’efficacité n’est pas démontrée, pour nos politiques sociales ? il faut ouvrir aux femmes l’accès à des métiers non traditionnels, pour en finir avec la pénurie d’électriciens, de maçons et de plombiers, même en ville. En Tunisie il y a plus d’un demi-siècle, en Ethiopie aujourd’hui, elles font fonctionner l’industrie textile qui alimente la fulgurante croissance économique du pays.

Ces approches, plutôt « transversales » ne dispensent évidemment pas de se doter de stratégies sectorielles précises et cohérentes entre elles pour l’Agriculture, l’Industrie, les Mines, l’Energie ou les Infrastructures et le transport, ni de se préparer sérieusement à répondre aux chocs macroéconomiques pouvant découler par exemple d’une réforme monétaire précipitée.

C’est clair qu’il va falloir bousculer des traditions, les brutaliser parfois, mais l’alternative est pire, qui nous piège dans un statu quo suicidaire. Que ceux qui veulent mourir fiers d’être pauvres le fassent, mais rien ne les oblige à emporter tous ceux qui souhaitent vivre mieux et mourir vieux.

Il est possible de faire autrement, pour donner à nos enfants la chance de mener une vie meilleure que la nôtre. II revient à ceux qui souhaitent diriger le pays de se positionner, en indiquant clairement de quel côté de l’histoire ils nous invitent à les suivre. C’est ensuite à nous, citoyens dûment informés par un débat public raisonné, de choisir par les urnes, à qui nous voulons faire confiance.

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[1] <#_ftnref1> II ne s’agit pas de faire un bilan du quinquennat qu’il faut laisser aux politiciens, ni de procéder à une évaluation du programme mis en œuvre ou de ceux que proposent les candidats (qu’ils n’ont pas tous dévoilés entièrement). Le propos est plus modeste et propose une lecture du contexte de développement du pays, tel qu’il se présente aujourd’hui.

[2] <#_ftnref2> Voir sur ce point le texte bref, mais très édifiant, « La sécurité en Afrique : Sécuriser le Sahel, l’engagement des pays Africains » de Maman Sidikou, Secrétaire permanent du G5 Sahel publié en Avril 2018. https://theworldnews.net/ne-news/la-securite-en-afrique-securiser-le-sahel-l-engagement-des-pays-africains

[3] <#_ftnref3> L’ effort de guerre pèse lourd sur les dépenses publiques au Niger, limitant les marges de manœuvres des décideurs. L’efficacité de ces dépenses est régulièrement questionnée dans les médias sociaux et même dans la presse nationale. Je ne suis ni vraiment compétent ni suffisamment informé pour en parler avec précision ici.

[4] <#_ftnref4> seuil de pauvreté utilisé par la Banque Mondiale.

[5] <#_ftnref5> Global Multidimensional Poverty Index, 2018 University of Oxford

[6] <#_ftnref6>Rafael Aguirre Unceta. Niger : la Quête du Développement dans un Contexte Adverse. FERDI Working Paper N0 247, Décembre 2018

[7] <#_ftnref7> République du Niger. Institut National de la Statistique. Qualité de la dépense publique au Niger. Rapport final. Mai 2015.

[8] <#_ftnref8> Cité par Jacques Attali et Marc Guillaume. L’anti-économique, PUF 1974, Paris. Page 95.

[9] <#_ftnref9> Rafael Aguirre op. cit.

[10] <#_ftnref10> Voir par exemple A.T. Moussa Tchangari. Regard citoyen sur le budget de l’état. Rapport d’analyse du projet du budget 2019. Alternatives Espaces Citoyens, Novembre 2018.

[11] <#_ftnref11> Les travaux du LASDEL sous la direction de J-P Olivier de Sardan, en fournissent beaucoup d’illustrations précises et rigoureusement documentées.